Séduits par la richesse du patrimoine du «Pays Charliandin», l’accueil et la gentillesse de ses habitants, la beauté des paysages environnants, Patricia et Claude CROS sont depuis Mai 2010, Chandonnais.
En effet, ils ont acquis la petite propriété, quelque peu atypique, au 130, route des Encognes et espèrent bien y «couler» des jours heureux.
Le parc est remarquable et aux pieds des arbres centenaires, un puits séculaire vient rappeler qu’au siècle dernier les habitants du hameau de la Croix Leigne venaient y «tirer l’eau»... et puis tout à coté, sobrement, se dresse une petite Chapelle, surmontée d’un campanile en zinc.
Chargé d’histoire, (peut être même de secret), ce lieu de recueillement mérite que soient évoqués bien des souvenirs.
C‘est ainsi que M. et Mme CROS nous ont chaleureusement transmis quelques pages d’écritures qu’ils détiennent de M. et Mme POLETTE, leurs voisins, concernant la mémoire de cette petite chapelle privée située à proximité du calvaire de la Croix Leigne.
Le calvaire de la Croix Leigne fût bâti en 1878 par une fille très croyante originaire de Chandon, nommée Benoîte TACHER.
Sœur de Jean Louis TACHER propriétaire de la maison et des terrains, une petite dépendance lui est accordée. Oh !!! Pas grand-chose... mais suffisamment pour exaucer son vœux.
Vers le milieu du XIX siècle, Benoite TACHER occupait donc deux modestes pièces et venait y passer ses vacances ; travaillant le reste du temps à Lyon comme domestique.
Toutes ses économies furent consacrées à construire une petite chapelle contre la maisonnette en respectant les mêmes dimensions (longueur, largeur, hauteur).
Lors de son inauguration, elle organisa une grande procession et chacun des garçons de la Croix Leigne portèrent les tableaux du chemin de croix qui aujourd’hui ornent encore les murs de la chapelle.
Benoîte TACHER meurt saintement en février 1898. Elle avait prédit le jour et l’heure de son décès. Et, c’est en remontant de la messe de Charlieu, qu’elle se coucha, revêtue de ses plus beaux atours, elle s’endormit pieusement pour ne plus jamais se réveiller...
Auparavant, elle avait pris soin de faire un testament, précisant qu’elle ne voulait en aucun cas que «sa chapelle» ne soit vendue à des personnes tenant café ou débit ou exerçant une profession qui troublerait le repos qui doit régner autour d’une Chapelle... qu’elle soit entretenue avec soin et visitée car c’était son œuvre de prédilection...
En 1903, c’est son neveu qui en devient l’héritier ; Barthélémy TACHER est alors en religion Frère Côme de l’ordre des Petits Frères de Marie au Québec.
En 1905, il vend la chapelle et les propriétés adjacentes à Jean Claude LABRUYERE et Marie TACHER, son beau frère et sa sœur.
Jean Claude décède en 1907, sans enfant, c’est donc son frère Jean Marie qui hérite des biens.
Il restaure le tout. Le curé de Chandon disait la messe à Pâques afin de porter la communion pascale aux infirmes et vieillard du Hameau.
Chaque soir de MAI, Me LABRUYERE faisait le mois de Marie auquel assistaient tous les enfants du bourg et les parents.
Quand un mort quittait le village pour le cimetière on sonnait la cloche du campanile !
A ce jour, la petite maisonnette de Benoîte a disparue ( 1936) mais la chapelle est restée en l’état... Toujours aussi accueillante et émouvante comme en attestent le «Prie Dieux» de Madame LABRUYERE ou bien encore le «petit christ» au dessus du tabernacle qui a été réalisé par un prisonnier de la grande guerre et que dire... du Crucifix en provenance du cimetière de Maricourt. Mutilé lors des batailles de la Somme en 1914/1918, ce crucifix a été fixé sur une croix de vieux chêne par Monsieur DESSERTINE, alors maire de CHANDON à l’époque !!!
C’est à la mémoire de Benoite TACHER et dans la lignée de tous les propriétaires qui ont occupé ces lieux, notamment l’honorable famille SAUVAIN, bien connue des Chandonnais, que Monsieur et Madame CROS se sont portés garants de la « parole » gravée au dessus du fronton de la Chapelle : «Ils m’ont établi gardien de la Chapelle».
Nul doute que cette «petite chapelle» sera bien gardée tant ces nouveaux occupants se plaisent à en parler avec passion et respect… passion qu’il souhaiterait partager et pourquoi pas en 2011 à l’occasion de la journée du patrimoine.
D’ici là , ils souhaiteraient recueillir davantage d’ informations voire d’anecdotes sur ces lieux qui quelques parts ont marqué l’histoire de CHANDON comme en témoigne la carte postale de la route des Encognes où l’on peut y voir la « fameuse » maisonnette de Benoite TACHER attenant la Chapelle !
Chandonnais, Chandonnaises, à l’image de la famille DUMONT et notamment de Maurice, véritable figure du terroir qui se souvient ( alors qu’il portait la culotte courte et que sa légendaire moustache n’ en était encore qu’aux prémices d’ un discret duvet) des processions où, tout gamin, il venait égayer la Route des Encognes et embaumer la chapelle en lançant des centaines de pétales aux couleurs variées...
Chandonnais, Chandonnaises faites appel à vos souvenirs se rapportant au 130 (*), route des Encognes et venez alimenter le site internet de la Commune.
(*) 130 étant à l’époque la distance (en nombre de pas) qui séparaient le début de la rue et le lieu de l’habitation .